Notre long périple arrive à son terme. Le final dans le Kansai (la région de Kyoto, Osaka, Kobe) est grandiose. Ces derniers temps, quand les personnes que nous rencontrons apprennent que notre voyage se termine, on nous demande toujours : quel a été votre pays préféré ? Nous n'avons pas de réponse à cette question ; tous nous ont plu d'une manière ou d'une autre. Un peu consensuelle comme réponse. Allez, ne boudons pas notre plaisir, voici les podiums de l'année, à commencer par les Surfs d'Or.

Avec la fin du voyage arrive le temps du bilan. Qui dit bilan dit statistiques. En dix mois de voyage, nous avons passé près de soixante-dix nuits chez l'habitant, une trentaine en hôtel/motel, quarante en camping ou dans le van, six dans l'avion, le bus ou à l'aéroport, soixante dans notre appartement à Münster et enfin une centaine en auberge de jeunesse ou guesthouse. Autant dire que nous avons l'habitude d'arriver dans un nouveau youth hostel. Quand notre réservation est vérifiée, c'est souvent le même logiciel qui s'affiche sur l'ordinateur de la réception. Ou plutôt devrais-je dire webiciel.

Certains japonais vous diront que leur pays n'est pas en Asie. Quand on arrive du Sud-Est asiatique, il est vrai que le contraste est saisissant. Après le réjouissant bazar thaïlandais et malaisien, Nihon apparait comme une merveille d'organisation et d'efficacité. En vérité, même en provenance d'Europe, le Japon fait forte impression. Une impression de modernité. Les trains et métros sont flambant neufs, toujours à l'heure (jamais en grève !) et rapides ; les toilettes semblent tout droit sorties d'une station spatial ; les téléphones portables donnent aux mobiles européens des airs de talkie-walkies des années 80.

Certains clichés sont vrais. Mais ce sont rarement ceux qu'on croit. Quand on pense Japon, on pense samouraïs, ninjas et fourmis. Les deux premiers sont clairement faux, équivalent nippon du béret-sabots-baguette-vin rouge français. Le dernier est inexact. Certes, la société japonaise est extrêmement bien huilée (et peuplée) et évoque la fourmilière où chacun tient son rôle. Mais des individualités existent et prospèrent comme le prouve une grande créativité. Alors quel est le cliché du Japon véridique ? Lisez plutôt.

Ça devait bien finir par arriver : nous voici dans notre dernier pays, le Japon. Last but not least. Le pays du soleil levant promet de nous mettre plein la vue. Une première journée dans les rues de Tokyo nous montre à quel point le pays est dynamique, fou, riche. Et aussi à quel point la marque à la pomme séduit partout.

Vous avez dit "fracture numérique" ? Pourtant, j'ai pu bien plus facilement me connecter en Thaïlande ou Malaisie, pays en développement, qu'en Australie et Nouvelle-Zélande, parmi les premières économies mondiales. Il est vrai que l'Océanie souffre de son isolement géographique, nous l'avons vu dans Le tour du monde en 80 secondes. Ici, dans le sud-est asiatique, le wifi gratuit est, comme aux Etats-Unis, la règle.
Mais quelles que soient les disparités d'accès au web entre les pays, après dix mois en vadrouille autour de la planète, une tendance mondiale, globale se dégage. Qu'il s'agisse d'un backpacker avec son netbook à la terrasse d'un McDo de Venise ou du Queensland ou d'un malais dans un cybercafé de Penang, on voit de moins en moins Hotmail ou Gmail sur leurs écrans. Après quarante longues années de bons et loyaux services, la fin serait-elle proche pour l'email ?

"Welcome to Paradise". Voilà comment m'a accueilli le douanier des îles Cook à la sortie de l'avion. C'est donc ça le paradis, les îles Cook ? Quinze petites îles perdues au milieu du Pacifique sud, éloignées parfois de mille kilomètres les unes des autres. Rarotonga, l'île principale, ne fait que trente kilomètres de circonférence et compte 8000 habitants (12 000 pour l'ensemble du pays). Les îles Cook ont des lagons aux eaux turquoises, des palmiers et cocotiers, des plages de sable blanc mais, au-delà des clichés de carte postale, n'est-ce pas leur isolation qui font d'elles un paradis ? Pour les touristes de passage, sans doute, mais pour les locaux, c'est peut-être au contraire un enfer.

Vous souvenez-vous de votre première fois ? Sur Internet, j'entends ; votre première connexion. En ce qui me concerne c'était en 97 à l'aide d'un bon vieux, et bruyant, modem 28k. Internet était alors un jeu, un gadget. Pouvais-je alors imaginer que dix ans plus tard, je m'y connecterais tous les jours, souvent sans fil, que j'irais y voir les photos de ma famille et de mes amis, que j'y ferais de nombreux achats ? Non, bien sûr. Mais alors, puis-je imaginer maintenant quel usage je ferai d'Internet dans dix ans ? Personnellement non, mais les experts nous prédisent déjà ce qui nous attend pour les cinq années à venir.

Bonjour la France, ici la Californie ! Enfin, bonsoir, quand votre soirée commence, j'en suis toujours au petit déjeuner. Me voici enfin dans la capitale du web, la San Francisco Bay Area. C'est dans la Silicon Valley au sud de la baie, que s'est inventé, s'invente et s'inventera la majeure partie d'Internet tel que nous l'utilisons. Alors nécessairement, à SF - pour les intimes - la technologie est partout : on obtient du wifi comme de l'eau au robinet, l'iPhone est si répandu qu'il en devient banal, évident et on se déplace dans la ville aisément grâce à des maps toujours plus pointues.

Après un voyage difficile entre Madrid et Londres (cf. billet du 17 janvier), nous avons eu plus de chance avec notre vol transatlantique à destination de San Francisco. Un vol de 11 heures qui n'a pourtant pas paru si long. Avant même d'arriver à la capitale mondiale de l'high tech, l'innovation technologique était déjà au rendez-vous.

Vous souvenez-vous du film des Guignols de l'info ? A un moment, Jacques Chirac, pris de folie, cherche à déclencher l'arme nucléaire. Il y a un mot de passe, "1234abcd", écrit en énorme sous l'appareil.
Nous avons tous ri bien sûr, "quelle andouille ce Chichi", mais nos données précieuses sont-elles mieux protégées ? Qui n'a pas pour code PIN son année de naissance ? Ou le prénom de sa douce comme mot de passe ? Ou le même code pour ses emails, Amazon, Doctissimo et Impots.gouv.fr ? Si nous nous valons pas mieux que Chirac et son mulot, c'est qu'à la question "Que faites-vous le plus souvent sur Internet" nous répondons tous en coeur : "M'identifier".

... et fait la fête à l'Underground de Cologne. Bienvenue dans la vallée du Rhin, l'une des régions les plus peuplées au monde mais sans véritable centre. Un web - au sens premier du terme - de villes : Bonn, Cologne, Düsseldorf, Dortmund, Essen, Bochum, etc. Chacune à moins de trente kilomètres de l'autre. Si bien qu'on peut très bien vivre dans une ville, Bonn, y sortir pour un soir (une nuit !) dans une autre, Cologne.