Je suis de retour en France

J'ai surfé chez Google à Mountain View

Comment traverser la Silicon Valley sans aller voir son plus célèbre résident ? Au moment de quitter San Francisco, nous avons donc fait un crochet par le Googleplex. Nous nous attendions à trouver le siège d'entreprise le plus cool au monde. L'endroit est finalement plus modeste qu'on ne l'aurait cru mais a quand même des excentricités (pour ce qui est de l'extérieur ; nous n'avons évidemment pu rentré). Dans le patio central du Googleplex, on trouve, en vrac, un terrain de volley ball, un jardin avec des bustes et autres sculptures bizarroïdes, de nombreux cafés et restaurants avec terrasse et un squelette de T-Rex avec des flamants roses lui lavant les dents (les photos sont sur Facebook). Ajoutez à cela une flotte de vélos bariolés en libre-service et vous obtiendrez - il faut l'avouer - des locaux plutôt atypiques.

Nous n'avons pas croisé Eric Schmidt, le grand chef de Google. C'est dommage car, en tant que l'un des meilleurs experts du web, il aurait pu nous dire what's the next big thing. Ce n'est pas grave, il l'a déjà dit en octobre dernier à la conférence Gartner Symposium/ITxpo Orlando 2009 (rien que ça). Et voici ce qu'il nous prédit :

• le XXI^ème siècle sera chinois et ça commence dès aujourd'hui sur le web. Le contenu en chinois va dominer la toile. Beaucoup rétorquent : "n'est-ce pas déjà le cas étant donné que les chinois sont la première population d'internautes au monde ?" Ou encore, "en quoi cela va avoir un impact pour nous autres occidentaux ?". Il n'est pas encore très clair ce que sera l'Internet version empire du milieu.
• Le très haut-débit (au delà de 100Mo) va se généraliser accélérant le rapprochement, voire la fusion, entre ces grands médias que sont la télévision (Google commence à faire de l'argent avec YouTube), la radio et le web. De plus, la loi de Moore continuera à s'appliquer nous promettant des ordinateurs dix fois plus puissants.
• Le zapping entre applications (on ne parle plus de sites) deviendra la norme.
• Enfin et surtout, le challenge des années à venir est how to rank real-time info. En bon français, cela donne comment arriver à classer et évaluer les informations générées par les utilisateurs principalement à travers du web social (oui, l'anglais est toujours plus court !). Bref, comment mettre un peu d'ordre dans le web social.

Tout ça manque un peu de piquant, vous ne trouvez pas ? C'est sans doute très réaliste mais quand on parle de l'Internet du futur, on espère un peu de science-fiction. Je vous propose donc une sélection subjective et incomplète des innovations les plus impressionnantes.

Pourrais-je encore appeler avec mon téléphone ?

L'Internet mobile encore lui. Dire que fut un temps on utilisait nos téléphones juste pour téléphoner. Nos enfants trouveront ça d'un ringard, la télévision en noir et blanc en somme. Nos portables ont pris la tête des innovations technologiques car ils réunissent trois éléments essentiels aujourd'hui : 1. la mobilité y compris la géolocalisation (GPS), 2. internet et 3. la vidéo (caméra embarquée). En 2009 sont apparues les premières applications tirant profit de l'ensemble de ces fonctionnalités, sous le nom futuriste de réalité augmentée. Plutôt qu'une longue explication, un court exemple.

Mettons que vous voyagez dans l'Ouest américain. Toujours sur la route, il vous faut trouver un nouvel hébergement chaque soir. Il est 19h, vous êtes fatigué, vous voyez un motel. Vous le regardez à travers de votre portable. La caméra vous restitue exactement ce que vous voyez sans le portable. Quel intérêt ? Les informations affichées en surimpression : le prix de la chambre, les équipements proposées, les commentaires laissés par d'autres voyageurs, etc. Ces informations sont issues d'Internet et restituées grâce à la géolocalisation. La preuve en images avec un autre exemple, trouver un appartement à Paris :

On se croirait dans Minority Report, non ? Pourtant, ces applications sont d'ores et déjà disponibles. Certaines gratuitement qui plus est, comme Layar sur Android (système d'exploitation pour mobiles de Google) et iPhone. Dans ce domaine, Google a d'ailleurs une longueur d'avance, Android semblant le mieux adapté à la réalité augmentée. Layar rencontre des difficultés avec le téléphone d'Apple. Quoi qu'il en soit, l'un des premiers succès de la réalité augmentée a été sur iPhone et - cocorico - à Paris.

Les possibilités offertes par cette nouvelle technologie sont immenses. A suivre en 2010 et dans les années qui suivent.

Mise à jour disponible : Web 3.0

Vous aviez installé la 2.0 ? Derrière ce terme fourre-tout se cache une évolution (révolution ?) du web. Le fait que les internautes passent de spectateurs (read) à acteurs (read, write). On présente souvent Facebook comme le meilleur exemple du web 2.0 mais il est loin d'être seul. Les possibilités d'action et de réaction sont aujourd'hui pléthoriques sur la toile.

A peine nous sommes-nous habitués au web 2.0 qu'arrive le 3.0. Ce nouveau terme sera à n'en pas douter aussi vague que son prédécesseur. Voilà pourquoi on parle aussi de web sémantique. Le concept est le suivant : aujourd'hui le web est organisé autour de sites eux-même subdivisés en pages. Ainsi, pour en savoir plus sur Barack Obama, il faut passer par un moteur de recherche qui parcourent toutes ces pages pour nous retourner les plus appropriées.
Le web sémantique n'est plus organisé autour de sites mais autour de données. Le moteur de recherche sémantique nous retourne directement l'information plutôt que de nous rediriger vers un site. Il est déjà possible de tester ce nouveau mode d'accès à l'information grâce au moteur WolframAlpha. Entrez Barack Obama et vous verrez comment s'affichent les résultats.

L'homme derrière le web 3.0 n'est ni plus ni moins que le père du web, le chercheur britannique Tim Berners-Lee. En 1999, il a eu une vision pour sa création. Le web allait devenir intelligent, les machines pourront comprendre les données de la toile plutôt que de se contenter à parcourir des pages. Alors qu'attendons-nous pour tous passer au sémantique ? La tâche devant nous est gigantesque. Le web avait jusqu'alors une structure très simple. Tout étant basé sur les pages, il suffisait de définir un seul format, celui des pages. Il va maintenant falloir définir tous les formats de données dont nous avons besoin. Pour les personnalités comme Obama, cela pourrait être : nom et prénom, date et lieu de naissance, profession, réalisations, etc. Sachant que la standardisation n'est jamais une partie de plaisir, on peut s'attendre à de longues discussions.

Le web 3.0 est clairement la prochaine étape de l'Internet mais la transition sera longue. Continuez à faire des sites web tranquillement.

VosTomatesSontPourries.com

J'ai l'impression que ça fait dix ans qu'on nous annonce le frigo connecté à Internet. Ca fait aussi dix ans que j'ai l'impression que c'est un gadget (je ne suis pas le seul). Le principe, un réfrigérateur avec un écran tactile et une connexion Internet. Il suit votre consommation. Vous avez fini vos yaourts ? Il le sait et peut alors alimenter votre liste de courses voire commander directement dans votre cybermarché préféré. Vous suivez un régime ? Vous consultez en ligne les dernières recommandations des diététiciens. Le frigo peut aussi calculer le nombre de calories consommés par jour et, qui sait, peut-être vous empêcher d'ouvrir la porte si vous dépassez la limite fatidique !

Au-delà de l'emblématique e-frigo, l'Internet of things, comme l'appelle les anglophones, semble bien prendre son envol. Les puces RFID sont maintenant courantes et bon marché. On les trouve notamment dans les pass transports comme la carte Técély à Lyon ou Navigo à Paris. Il est ainsi facile de mettre une puce sous une étiquette de tablette de chocolat par exemple. De retour à la maison, on la scanne avec son ordinateur, son smartphone ou mieux son frigo, et on apprend enfin tout ce qu'on a toujours voulu savoir sur cette tablette sans jamais avoir pris la peine de le demander : l'origine des fèves de cacao, les méthodes de culture et de production, des recettes associées, des conseils dégustation, etc.

Au-delà de l'information aux consommateurs, l'Internet of things sert aussi tout au long de la chaine de production et de distribution. Elle facilite la traçabilité et permet ainsi de connaitre tout l'historique d'un produit.

Suivez les tendances

Pour en savoir plus sur ces différentes tendances ou pour en découvrir d'autres, je vous conseille la lecture de deux dossiers : le top 5 des tendances Internet 2009 de ReadWriteWeb et le futur du web par Noupe.
Je vous recommande aussi chaudement les conférences et petit-déjeuners tendances Internet de Novius ainsi que notre web TV. En route vers le futur !