Après sept semaines en Nouvelle-Zélande, le temps est venu pour nous de quitter le pays. Que garderons-nous de notre périple de 6000 kilomètres du sud de l'île du Sud au nord de l'île du Nord ? Le souvenir de merveilleux paysages, d'une nature sauvage, riche et souvent intacte et de la culture maori. Même si les premiers habitants du pays sont depuis longtemps une minorité ethnique, leur influence reste grande et va grandissante. A tel point que beaucoup se réclament de leur héritage culturel ou tout simplement esthétique.

Cambridge ? Déjà de retour en Europe ? Non, il me reste encore de la route. Cambridge en Nouvelle Zélande est so english qu'il n'a même pas été jugé bon de la nommer New Cambridge. Cette région de l'île du Nord a servi de décor à la Comté du Seigneur des Anneaux. Verts pâturages, paysages vallonnées et une ambiance de Grande Bretagne de l'hémisphère sud. Pourtant la mère patrie est bel et bien à l'autre bout de la planète et appeler l'Angleterre n'a pas toujours été aussi agréable et bon marché qu'une vidéoconférence avec Skype.

Faites l'expérience suivante : demandez à vos grands-parents, à vos parents ou à toute autre personne née avant la seconde guerre mondiale, qu'est-ce qu'une encyclopédie ? Vous obtenez comme réponse, un livre ou plutôt un ensemble de livres documentant le monde qui nous entoure. Posez maintenant la même question à vos enfants, petits-enfants ou toute autre personne née après 1990. Vous obtenez comme réponse, un site voire directement Wikipedia. Bienvenue au XXIème siècle où les appareils photo sont numériques, les téléphones portables et les encyclopédies dématérialisées.

J'ai surfé à la bibliothèque d'Otautau
Sous un vent à décorner les boeufs (southerlies, tout droit venu d'Antarctique), nous venons de longer la côte méridionale de la South Island néozélandaise. Jamais je n'ai été aussi au sud du globe. Serait-ce la dernière terre avant le continent blanc ? Non, la Nouvelle-Zélande compte une troisième île d'importance, encore plus au sud que l'île du Sud, Stewart Island. Ce nom ne vous dit rien ? Eh bien à moi si ! Voilà près de dix ans que je connais l'île aux kiwis. Tout ça grâce à un devoir universitaire.

Bientôt une semaine en van sur les routes de l'île du Sud de Nouvelle-Zélande et déjà les "Wow' fusent : la péninsule Banks (et son passé français), Aoraki (Mont Cook) point culminant du pays et maintenant la côte de l'Otago. Entre le fait d'être toujours sur la route et les difficultés posées par l'Internet néozélandais (cf. dernier dossier du mois), difficile de se connecter, me direz-vous. C'est sans compter sur le volontarisme du gouvernement d'Aoteaora (le pays du long nuage blanc, la Nouvelle-Zélande en maori).

"Welcome to Paradise". Voilà comment m'a accueilli le douanier des îles Cook à la sortie de l'avion. C'est donc ça le paradis, les îles Cook ? Quinze petites îles perdues au milieu du Pacifique sud, éloignées parfois de mille kilomètres les unes des autres. Rarotonga, l'île principale, ne fait que trente kilomètres de circonférence et compte 8000 habitants (12 000 pour l'ensemble du pays). Les îles Cook ont des lagons aux eaux turquoises, des palmiers et cocotiers, des plages de sable blanc mais, au-delà des clichés de carte postale, n'est-ce pas leur isolation qui font d'elles un paradis ? Pour les touristes de passage, sans doute, mais pour les locaux, c'est peut-être au contraire un enfer.