J'ai surfé à la bibliothèque de Hokitaki

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J'ai surfé à la bibliothèque de Hokitaki
Faites l'expérience suivante : demandez à vos grands-parents, à vos parents ou à toute autre personne née avant la seconde guerre mondiale, qu'est-ce qu'une encyclopédie ? Vous obtenez comme réponse, un livre ou plutôt un ensemble de livres documentant le monde qui nous entoure. Posez maintenant la même question à vos enfants, petits-enfants ou toute autre personne née après 1990. Vous obtenez comme réponse, un site voire directement Wikipedia. Bienvenue au XXIème siècle où les appareils photo sont numériques, les téléphones portables et les encyclopédies dématérialisées.

Un autre chemin

C'est devenu une habitude sur le web, au même titre que faire une recherche sur Google ou rester en contact avec ses amis sur Facebook. Quand une information nous fait défaut ou nous avons soif de connaissances, nous nous renseignons sur la Wikipedia. Depuis cinq ou dix ans, il semble que les autres encyclopédies - qu'elles soient au format papier, sur CD-Rom ou en ligne - aient disparu. Pas sur les écrans néozélandais en tout cas.

Te Ara signifie le chemin en maori. C'est le nom qu'a choisi le gouvernement d'Aoteaora pour la nouvelle encyclopédie officielle du pays. Oui, la Nouvelle-Zélande édite une encyclopédie officielle. La première date de 1966, est au format papier bien sûr (elle a été numérisée depuis) et porte le nom plus banal de An Encyclopaedia of New Zealand.

La nouvelle édition comporte deux nouveautés majeures : elle est disponible sur Internet et accorde une grande place à la culture maori. Concrètement, cela signifie que l'encyclopédie est bilingue anglais - maori (certains éléments ne sont disponibles que dans la langue de Shakespeare malgré tout) et que les thématiques ont aussi été abordées depuis un point de vue maori.

Te Ara, au contraire de la Wikipedia, n'est pas un projet collaboratif dans le sens où chaque internaute ne peut éditer le contenu. Elle est réalisée par une large équipe d'historiens, chercheurs et autres spécialistes sous la direction de Jock Phillips.
N'allez pas croire pour autant que les utilisateurs ne sont pas invités à participer ou réagir. L'équipe de Te Ara a su tirer profit des possibilités d'interaction offertes par le web 2.0 : un compte Flickr pour collecter des photos de toute la Nouvelle-Zélande et un compte Twitter, très actif, pour échanger avec le public. Sans oublier l'habituel blog.

Voici, à mon sens, un exemple intéressant de la forme que peut prendre une encyclopédie en ligne. Il ne s'agit pas de juger si la formule est meilleure ou moins bonne que la Wikipedia mais simplement de montrer que des alternatives existent. De plus, certains trouveront peut-être que, là où Te Ara perd en interactivité et contenu par rapport à la Wikipedia, elle gagne en clarté. Les pages sont en effet tout ce qu'il y a de plus agréable à lire.

Enfin, pour ceux intéressés par l'architecture web, sachez que Te Ara est motorisé par le CMS (système de gestion de contenu) Dupral, déjà très prisé par les journaux en ligne (à l'instar de Mediapart en France).

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