Je suis de retour en France

Mon lycée va craquer

Fallbrook est une charmante petite ville, étonnamment luxuriante pour la région. Nous sommes entre Los Angeles et San Diego, les déserts sont juste derrière et la mer à deux pas. C'est ici qu'habite Justin, un jeune entrepreneur de 28 ans et notre hôte pour quelques jours. Il offre une bonne illustration de la facilité d'entreprendre aux Etats-Unis. A moins de trente ans, il a déjà fondé une petite dizaine de sociétés, a pu sans complication fermer celles qui ne portaient pas leurs fruits et n'hésite jamais à en lancer de nouvelles. Les démarches administratives sont faites en ligne.

La dernière entreprise qu'il a co-fondée avec un ami est un label nouvelle génération* répondant au nom de nuConrad.com. L'idée derrière cette nouvelle aventure : le live et les produits dérivés (merchandising) vont sauver la musique du déclin continu des ventes de disques. Ce ne sont pas les seuls à avoir cette conviction, mais ils en ont une approche originale.

Le spectacle vivant, le direct est - il est vrai - le meilleur moyen de découvrir un nouveau groupe. Reste qu'il est difficile de déplacer des foules pour un groupe inconnu. Difficile mais pas impossible. A l'heure où les lycéens américains avalent leur sandwichs, nuConrad installe sa scène dans la court. Le déjeuner se fera en musique. Le concert est court, cinq chansons environ, et suivi d'une séance photos et autographes. Nombre de spectateurs moyen pour ce showcase à faible coût : 1500 à 2000. Soit le Transbordeur à Villeurbanne plein.

Après le concert, les lycéens se ruent sur le site (le logo et donc l'adresse du site sont partout) pour ré-écouter des chansons, voir les photos de l'événement, en savoir plus sur le groupe et acheter des mp3 ou un t-shirt au nom du groupe. En plus des revenus générés par ces ventes, Justin compte aussi beaucoup sur le sponsoring. Les concerts qu'il organise sont de formidables plateformes pour les annonceurs ciblant les jeunes. Quoi de plus cool que nuConrad !

Il est bien trop tôt pour dire si l'entreprise sera viable économiquement, elle débute à peine. L'enthousiasme des lycéens pour le projet, notamment lors des concerts de leur groupe phare War Stories, donne à Justin des raisons d'espérer.

* pour en savoir plus sur les labels nouvelle génération, je vous recommande la lecture de cet article de Numerama publié suite à la faillite de l'un d'entre eux, le lyonnais Spidart.