Connaissez-vous Joël Henry ? Il est le fondateur du Laboratoire du Tourisme Expérimental. Ses propositions ne manquent pas de piquant : visiter une ville en suivant un chien, "Trip Poker" à savoir planifier un voyage seulement avec des dés ou encore passer 24 heures les yeux bandés dans une nouvelle ville. Je vous sens tentés. Il ne vous reste qu'à vous munir du Lonely Planet Experimental Travel.
On devrait peut-être proposer à Joël Henry le Wifi-Hunting Tourism. Car à Trieste, le temps de trouver une connexion, nous avions déjà parcouru une bonne partie du centre-ville. Et notre manière d'aborder la ville a probablement été différente de celle de simples touristes.
Quoi qu'il en soit c'est bien installés à la terrasse du Cafe Continentale que nous avons surfé. Les cafés occupent d'ailleurs une place importante dans la vie des triestins. Cela vient sans doute du long passé de la ville sous l'Empire austro-hongrois. On retrouverait à Trieste le kaffeeklatsch viennois : passer de longues heures autour d'un café a bavarder. Il est vrai qu'on est bien loin de l'expresso italien bu en deux minutes chrono au comptoir.
Les Habsbourg ne sont pas contentés d'apporter leurs cafés a Trieste. Devant les impressionants bâtiments du front de mer, on se croirait en Autriche. Et pourtant c'est toujours l'Italie. La province de Trieste est une mince bande de terre coincée entre la mer et la Slovénie. Pour définir cette identité bien particulière, les italiens utilisent le mot allemand "mitteleuropa". Si de nombreux pays se sont disputés Trieste, une chose est sûre : ici c'est l'Europe.