J'ai surfé à l'aéroport de Brisbane

Bookmark and Share
J'ai surfé à l'aéroport de Brisbane
Quoi de plus aseptisé qu'un aéroport international ? Depuis près d'un an, je les fréquente régulièrement et ils se ressemblent tous. De Londres à Brisbane, en passant par San Francisco ou Auckland, ces temples de la mobilité moderne ont tous les mêmes attributs : des boutiques de souvenirs, des magasins duty-free proposant parfums et spiritueux, des passagers en transit à la recherche du meilleur spot où dormir quelques heures. Sans oublier des publicités pour des opérateurs de téléphonie mobile. Car pour beaucoup le premier réflexe à la descente de l'avion est d'allumer le précieux téléphon.

"We're roamin'. I wanna roamin' with you"

Cette reprise hasardeuse de Bob Marley n'est pas de moi, mais de Vodafone. Avec cette publicité, le géant britannique de la téléphonie mobile a voulu populariser en Espagne le terme anglais roaming (itinérance). Appliqué à la téléphonie mobile, roaming désigne la possibilité d'utiliser son portable à l'étranger. Une pratique de plus en plus courante étant donné la multiplication des voyages et des portables mais qui reste souvent synonyme de douloureuse.

"Allo chérie ? Oui, je suis bien arrivé à Londres. Je t'embrasse !". 10 secondes, 10 euros. J'exagère à peine. Même les plus accros au mobile, on pris pour habitude de limiter leur usage du téléphone une fois passé les frontières. Les tarifs pratiqués sont rarement clairs (doit-on payer un extra pour passer un appel ? Et pour en recevoir un ? Qu'en est-il des SMS ?) et encore plus rarement bon marché. Mais les choses bougent. Certaines initiatives sont publiques, d'autres privées.

Il y a quelques jours, Neelie Kroes, la commissaire européenne chargée de la stratégie numérique, a annoncé la fin du roaming en Europe pour 2015. Autrement dit, un marché unique européen : d'ici cinq ans appeler Nantes depuis Stockholm devrait coûter le même prix qu'un appel Brest - Nice. La commission prend la question très au sérieux. Elle a initié la baisse des prix en Europe en juillet 2009. Depuis cette date, les appels émis en Europe ne peuvent dépasser 0,43 € la minute et les appels reçus 0,19 €. D'ici deux mois, les plafonds passeront respectivement à 0,39 € et 0,15 €.
Avec ce dossier, la commission a trouvé l'occasion parfaite de redorer son blason auprès des citoyens européens. Elle s'occupe d'un cas concret, touchant directement à notre porte-monnaie, se bat contre des multinationales et obtient des résultats. Elle s'affiche même sur Facebook ; rien de tel pour rompre avec l'image d'une institution bureaucratique distante.

Les pouvoirs publics ne sont pas les seuls à œuvrer pour un roaming en liberté. Les opérateurs aussi cherchent à développer les appels internationaux, surtout ceux dont le réseau couvre une bonne partie du globe. Revenons à Vodafone puisque que c'est l'opérateur qui nous suit pendant ce tour du monde (avec un contrat espagnol ; mon amie vient de l'autre côté des Pyrénées). L'option Vodafone Passport vise à simplifier les appels internationaux et à les rendre plus abordables. Il n'y a pas de prix à la minute spécial pour appeler (ou être appelé) l'Espagne depuis l'étranger. Le tarif national s'applique avec un extra forfaitaire de 2€ + TVA. L'offre a été disponible dans tous les pays que nous avons traversé jusqu'alors (à l'exception - étonnamment - des îles Cook).

Cependant, cette avancée est loin d'être parfaite. Nous avons fait l'erreur une fois de prendre un appel venant de France. A peine dix minutes de conversation ont eu raison d'environ dix euros de crédit. En effet, Passport ne fonctionne que vers et depuis le pays d'origine. Je devrais peut-être me plaindre à la commission !

Aucun commentaire
Laissez votre commentaire :